Le Laos : pays de l’imprévu

Depuis Chiang Kong en Thaïlande, je traverse le Mékong, fleuve mythique, à bord d’une barquette et je me retrouve au Laos, au pays du million d’éléphants. 

Un sacré bordel m’attend au poste frontière… Une bonne heure d’attente, de remplissage de paperasse, un passeport parti je ne sais où, quelques billets volant et me voilà mon visa laotien en main. Un de plus !

C’est parti pour deux jours de bateau sur le Mékong pour rejoindre Luang Prabang en mode « roots » total. C’est-à-dire assis par terre ou sur des fauteuils sans pouvoir mettre ses pieds par terre, plutôt inconfortable mais marrant. Heureusement que l’on a des bières pour passer le temps ! Je fais de belles rencontres sur ce bateau avec qui je vais partager un bout de route : français, australiens, irlandais, anglais, belges, norvégiens, américains notamment.

Ce petit pays qu’est le Laos compte 7 millions d’habitants, lesquelles vivent avec 2 dollars par jours. Un pays très pauvre, je ne m’attendais pas à cela en arrivant ici. Ça mets une bonne claque derrière la tête, là est l’intérêt du voyage, découvrir comment vive les peuples avec qui nous partageons notre planète. En étant bien tranquille chez nous, il est difficile de s’imaginer que d’autre habite dans des petites maisons de bambous, se lavent au milieu de la rue ou dans les rivières, se nourrissent de peu mais semblent pourtant heureux et contents d’accueillir les touristes européens. Ce peuple est timide et réservé, la discrétion et le respect sont nécessaires pour découvrir ce pays du ressenti. J’apprécie vraiment d’être ici, je n’avais jamais visité de pays aussi pauvre auparavant, je me rends vraiment compte de la chance que j’ai de vivre en France. Le Laos reste très simple et nature. Il se compose de paysages magnifiques, baigné dans le Mékong, de montagnes, de jungles abondantes et d’une faune exceptionnel.

Je commence donc ma visite par la ville de Luang Prabang. La troisième en taille du pays, un site exceptionnel classé au patrimoine mondial. Elle s’étend sur une langue de terre au confluent du Mékong et de la rivière Nam Khan. Dans cette ville à taille humaine, je m’y sens bien, je vais donc y rester un peu plus longtemps que prévu !

46% des habitants ont moins de 15 ans, les enfants courent les rues et m’offrent leurs plus beaux sourires, un régal.

Je m’offre une petite virée en bateau, comme si je n’en avais pas encore eu assez… Je vais visiter les grottes de Pak Ou, le plus célèbre site bouddhique du coin, ce en passant par un village où il fabrique le Whisky local à base de riz bien sur. J’y découvre également leur potion magique à base d’ours fermenté ou encore de geckos, serpents ou autres araignées.

Après 3 jours dans le coin, je prends la direction de Vang Vieng. Trajet dans la montagne sur des pistes exécrables où j’ai cru mourir 10 fois… Un pilote de rallye à bord d’un mini-bus dans les montagnes, le mélange est détonnant ! Ce village est tristement célèbre pour son Tubbing. Principe : louer des chambres à air en guise de bouée pour descendre la rivière au milieu de montagnes, magnifiques jusqu’ici,  c’est plutôt sympa. Le problème c’est que le touriste fêtard se défonce la gueule à coup de drogue en tout genre et d’alcool en surdose. Les laotiens ont compris le truc et ont mis en place des bars flottant le long de la rivière et régalent les touristes, alcool frelaté, potion magique à base de champignons hallucinogènes, opium, cannabis… on trouve de tout ! Problème : depuis que cette activité existe, nous comptons déjà quelques morts, et oui descendre complètement saoul une rivière peu profonde dans des rapides, plonger de ponts en bambous dans 50 cm de fond ce n’est pas très sécuritaire. Heureusement, il y a deux mois l’état à clos le tubbing ! Je m’en vais donc à mon tour pratiquer cette activité en ne gardant que les bons côtés, bien sûr cela n’empêche pas de siroter quelques bières à bord de sa bouée de fortune ! Et ce fût génial, excepté les cadavres de bières restant sur les rives et les ruines de bars qui ont été brûlés. Quelques photos prochainement, mon appareil photo n’étant pas waterproof, j’attends les photos d’une amie.

Obus, ils s'en servent de pot de fleur ou d'indication sur la route, sans commentaire :

Je m’apprête à prendre la direction de la capitale, Vientiane. Et là catastrophe, une sale maladie me tombe dessus, une sorte de tourista mélangée à une gastro… Résultat : je suis bloqué dans ma chambre d’hôtel… Allant un peu mieux j’attaque les 16h de trajets en direction du sud du Laos, à bord d’un bus de nuit. Une très mauvaise idée… Essayé de partagé une couche de 4m² dans un bus pourri sur des routes médiocres pendant 12h et cela en étant encore un peu malade…

Après un peu de repos me voilà de retour pour visiter le temple Wat Phu. Le site archéologique le plus important du Laos. C’est le berceau de la civilisation Khmère, on reparlera dans le prochain article sur le Cambodge. Ce fût le principal centre religieux, pourquoi celui-ci ? Tout simplement parce que des religieux avaient vu une forme phallique dans les montagnes environnantes !

Table de sacrifice humain :

Empreinte de Buddha :

Dernière étape du Laos : les 4000 îles. Au programme : farniente ! Je suis à la frontière avec le Cambodge et à la fin du Mékong au Laos. Celui-ci se divise en une multitude de bras où sont éparpillés des myriades d’îles luxuriantes de végétation. Don Det sera mon point d’arrêt, l’île la plus tranquille.

Ce pays reste pour moi celui de l’imprévu, j’ai une anecdote à raconter pour chaque jour allant du coq écrasé, du mini-bus de touriste accidenté, du tuc-tuc side car ultra lent pendant 100km jusqu'au cafard essayant de creusé un tunnel dans mon dos pendant que je dormais. Mais j’en garde quelques une pour mon retour en France ! En tout cas énorme coup de coeur.

Après 12 jours de voyage au Laos, je file maintenant au Cambodge pour visiter la capitale, la prison des Khmers rouges et les fameux temples d’Angkor. A bientôt pour de nouvelles aventures !