Après 6 ans d'études, un diplôme d'ingénieur et un master dans les énergies renouvelables en poche, je pars en voyage. Objectif : faire le tour de l'Australie en 4x4 et (sur)vivre en travaillant grâce au Working Holiday Visa.

Rechercher dans ce blog

lundi 16 juillet 2012

Porth Hedland ou la ruée vers l’Ore


Port Hedland, une ville dont j’avais beaucoup entendu parler en France, elle a tenu ses promesses. Nous y sommes arrivés sans plus un sou, ruiné (comme prévu). Nous entamons donc rapidement la recherche d’un job. Pubs, restaurants, hôtels… Nous cherchions n’importe quoi pour renflouer les caisses, c’était urgent. Le picking de fruit, c’est fini en tout cas. Ici, ce n’est pas possible. Nous sommes dans une ville minière, la terre est rouge, gorgée « d’Iron Ore », soit du minerai de fer. Des énormes machines ont poussé autour de nous.






Les toits, les voitures, les gens, tout est recouvert d’une fine pellicule de poussière rouge. Les bateaux attendent par dizaine à l’entrée du port pour se charger du riche nectar. Nous assistons toute la journée au balai des road trains, camions à minimum trois wagons, et des trains interminables. Nous sommes dans une vraie fourmilière humaine, où le profit est de mise. En tant qu’ingénieur, il serait intéressant de trouver quelque chose dans notre domaine, la ville semble nous offrir la possibilité d’exploiter nos compétences. C’est ainsi que nous nous dirigeâmes vers les grosses entreprises du coin. BHP Billiton contrôle la ville, les autres sont des sous-traitants de cette énorme firme. Mais celle-ci est inaccessible, le travailleur doit faire ses preuves ailleurs avant de pouvoir atteindre le Saint-Graal. Notre CV en main nous entamons notre petit tour des compagnies du coin. Le poisson n’a pas vraiment l’air de mordre. Après un jour de recherche entre job d’ingénieur et « petits boulots », nous sommes contactés par le gros hôtel du coin, une ancienne prison reconverti en pensionnat pour travailleurs. En effet, il ne s’agit pas d’un hôtel touristique car des touristes, ici, il n’y en a pas. Port Hedland est une ville pour travailleurs où il n’y a rien à faire. Les gens viennent pour bosser et rentrent chez eux toutes les deux semaines. De plus, la nuit dans cette hôtel varie entre 250 et 400$ pour des chambres de 10m² avec douches collectives (et barreaux aux fenêtres…). Autant dire qu’aucun touriste ne s’y attarde. Nico et moi sommes donc embauchés pour s’occuper de la maintenance. Au préalable, un petit tour au  drogue et alcool test était obligatoire. Nous somme plutôt surpris. Nous comprenons très vite qu’ici à part picoler les gens n’ont rien à faire. L’alcool est très présent et nous nous en rendons vite compte en vidant les poubelles de l’hôtel. La gente masculine est également très présente (cf. Ecole d’ingénieurs) et le nombre de femme très faible, ce qui nous donne en conclusion de l’alcool dans les poubelles et des cartons de DVD pornographiques ! C’est le coin à connaître !! Peu importe, ce job était parfait pour commencer : repas gratuits au restaurant à volonté, douches chaudes, lave-linge, parking pour dormir et un salaire plus que correcte. 

La parking squatté par les backpackers

Nous étions bien contents, de plus que le job était vraiment très tranquille, on peut même dire qu’on ne foutait rien ! Nous ne comprenions pas vraiment pourquoi nous étions embauchés, et tout les backpackers du coin étaient également là. Comme d’habitude, une bonne dose de français, quelques asiatiques et un allemand.

Nous passions notre temps à faire des courses de golfette à l'hôtel
Ce job nous a permis de rencontrer des gens formidables, nous étions comme une famille, l’entraide était de mise et les soirées s’enchainaient.





Une bonne galette bretonne




Match de l'Euro de foot en direct d'Australie
Après deux semaines de travail dans l’hôtel, le poisson mord, je suis contacté par une grosse entreprise du coin pour un job d’estimateur. Je dois chiffrer des appels d’offres dans la construction et soumettre un prix au client. Plutôt intéressant. Je file de ce pas passer un entretien qui, en cinq minutes, se conclu par un « bienvenu à bord Jérémy ». Problème : je dois quitter l’hôtel sans avoir le temps de poser un préavis, je risquais alors de ne pas être payé… Je tombe donc « malade » et file bosser en tant qu’estimateur. Le salaire est clairement plus intéressant, trois fois plus qu’à l’hôtel. J’ai alors la chance de tester le métier de cadre en Australie, très différent de la France. Personne ne porte de costar-cravate, la tenue des ouvriers est la même que celle des ingénieurs. Les habitants de Port Hedland se baladent donc en ville avec un joli haut orange portant leur nom et leur compagnie.


L’ambiance au bureau est décontractée, les gens font les horaires qu’ils veulent. Nous avons une cuisine intégrée et mangeons directement dans les bureaux. Pour info, les australiens s’empiffrent toute la journée et lâchent de bon gros rots sans gène… Bienvenu en Australie ! Mes collègues n’hésitent pas à mettre de la musique et même à chanter ou siffler. Très différent de la France ! Une expérience au final qui s’est avérée très intéressante d’un point de vue humain, culturelle et qui m’a permis de développer de nouvelles compétences. J’ai aussi regoûter au métier d’ingénieur pour me rappeler ce qui m’attend à mon retour…

Un exemple de machine sur laquelle j'ai pu travailler
Mon salaire m'a permis de m'offrir l'appareil photo de mes rêves pour de plus belle photos sur le blog !



Mais pour le moment, c’est retour au voyage. Nous avons aujourd’hui suffisamment d’argent pour finir le tour de l’Australie. Un petit entretien de Tintin ainsi qu'une ré-immatriculation dans le Western Australia furent nécessaire, en effet nous étions hors la loi depuis 3 mois ne pouvant renouveler notre vignette. Celle-ci ne se faisant qu'à Sydney. 



J'ai également écrasé mon premier kangourou... Celui-ci s'est jeté sous mes roues en pleine nuit. Paix à son âme. On l'aurait bien mangé quand même !


Nous sommes actuellement sur la route direction le Kimberley pour la grande aventure : 700 km de pistes de 4x4 au milieu de gorges, de rivières à traversées, d’oasis et de crocodiles ! A bientôt si on revient vivant !


1 commentaire:

  1. très drôle la dernière phrase!l'art et la manière d'angoisser sa mère!!!!!!

    RépondreSupprimer